(fra Simon de Freine ca. 1189-1200) fra Jean de Meun ca. 1300Mais se es corps a sentir, c’est-à-dire, se a ce que li corps saient sentu et cogneu, ja soit ce que les qualitéz des corps qui nous sont contremisez et offertez par dehors esmeuvent et entalentent les instrumens des sens, et ja soit ce que la passion du corps, c’est li sens du corps, aille devant la vigueur du courage ouvrant et cognoissant, la quelle passion ou li quiex sens apiaut le fait de la pensee en soy et esmeuve les formes qui se reposent endementiers dedens la pensee – se es corps a sentir, si comme je ai dit, nostre courage n’est pas ennoblis ne enseignéz par la passion ne par le sens du corps a cognoistre les chosez, mais les cognoist de sa propre force, de combien plus donques les chosez qui sont franchez et delivrez de touz entalentemens de corps, comme dieu et li angelz, de combien plus : se gardent il d’ensuivre, mais n’ensuivent pas les chosez contremisez par dehors, ainçois despechent le fait de leur pensee sens les choses et sens les corporiex sens.